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Biographie simplifiée

Paul MONDAIN (1905-1981) a vécu dans la passion de son art, privilégiant la peinture à la médecine. Il a réalisé plus de cinq mille œuvres, tableaux sur isorel, sur toiles, dessins, céramiques. Pendant la guerre, à QUIMPER, évoluant dans le creuset des résistants bretons, il côtoyait le docteur TUSET,  Max JACOB, Jean MOULIN et Henri MAHÉ qui a dressé son portrait. En 1942, empêché par les allemands de se rendre à Saint-Malo, CELINE a dû s’installer chez le docteur MONDAIN, directeur de l’hôpital psychiatrique GOURMELEN. Il le cite à de nombreuses reprises dans ses courriers. 

MONDAIN savait tout peindre. Sa culture artistique était très étendue : dessins, céramiques et surtout, peintures. Il était également violoncelliste et écrivain. Son travail de peintre s’est étalé sur trois périodes. La première, apparentée à celle de Van DONGEN comportait paysages et portraits. La deuxième est constituée d’innombrables tableaux représentant des compositions florales, des paysages, des natures mortes et des portraits. Tableaux à base figurative mais marqués d’impressionnisme et de cubisme. Cette période est très riche, très homogène en qualité et en style. Pendant la dernière période de sa vie, il se détache des précédentes représentations. Son inspiration est franchement post-cubiste. Le climat est trouble, marqués par sa vie de psychiatre – artiste hyper sensible : personnages tourmentés, thèmes déroutants mais peinture harmonieuse dans les bleus et les rouges. Il s’inspirait alors des zapotèques, ou « gens des nuages », peuple Mexicain. 
 

Repères biographiques 


1905
15 mars, Paul, Roger, Charles Mondain nait au Havre, au domicile familial, 23 rue de Joinville : Frédéric Mondain (1874-1941), son père, y avait établi son cabinet de docteur en médecine, et épousé la fille d’un perruquier du port, Marguerite Nautou (1872-1946). 

1920
Bachelier à l’âge de 15 ans après un enseignement réalisé à domicile par un précepteur.

1925
Entré en internat, à l'âge de 20 ans.

1929

  • Paul Mondain semble s'être intéressé tôt à la médecine mentale, puisqu'il exerça les fonctions d'interne à l'asile d'aliénés de Vaucluse sans doute dès 1928.

  • 19 janvier : premières noces à l’âge de 24 ans à Épinay-sur-Orge avec Vera Gustaffson Gräns, juive suédoise qui lui donna un fils, Yves Mondain. Il soutiendra son épouse lors de l’occupation nazie : « On s’applique à éviter le port de l’étoile jaune, on s’efface, on se camouffle … ».

1930 à 1933
Interne des asiles de Villejuif, du Vaucluse, puis de Maison-Blanche.

1933 

  • Interne au service hommes de l’hôpital psychiatrique « Ville Evrard » à Neuilly sur Marne. Paul Mondain dessinait, comme il le fit pour illustrer sa thèse. Dans ses observations écrites des malades, il dressait leur portrait.

  • Soutenance de sa thèse devant la faculté de médecine de Paris, « Quelques types de joie et de béatitude dans la pathologie mentale (les fous satisfaits) », illustrée par des dessins de grande qualité.

  • Thèse de doctorat en médecine, Paris, 1933 n°46
    Quelques types de joie et de béatitude dans la pathologie mentale (les fous satisfaits)
    Publiée sous le titre de Les fous satisfaits (avec 15 dessins originaux de l'auteur) aux éditions VégaDans son analyse de l'ouvrage, Georges d'Heucqueville écrit : « M. reprend le thème illustré par Mignard dans "La Joie passive". Mais il l'aborde d'un point de vue nouveau, d'un point de vue d'artiste. Les portraits de malades sont dessinés avec un style d'une vie qui anime peu d'ouvrages médicaux. A la description littéraire l'auteur joint la description artistique, par des croquis d'une main aussi sûre. Le livre s'adresse au grand public. Il ne s'en cache pas. Mais il est peu de médecins et de psychologues qui ne tireraient profit des analyses qu'il contient. » [La Presse Médicale 1934]

1934


  • Par arrêté du ministre de la santé publique en date du 18 janvier 1934, M. le docteur Mondain, reçu au concours de médecin des asiles de 1933, est nommé médecin chef de service à l'asile public autonome d'aliénés (sic) de Bailleul (Nord), en remplacement de M. le docteur Menuau. Remarquons que Paul Mondain n'a alors à cette date pas encore 29 ans.

  • De 1934 à 1937, il est médecin en chef du « 3e service » de l'asile d'aliénées de Bailleul [Nord]. A-t-il eu à Bailleul l'occasion de rencontrer Léona Delcourt, plus connue sous le nom qu'elle s'est choisi de Nadja, alors internée dans le « 2e service » de ce même asile ? Léona Delcourt, née le 23 mai 1902 à Saint-André-lez-Lille, (Nord), commune de la banlieue lilloise et morte le 15 janvier 1941 (à 38 ans) à l'asile psychiatrique de Bailleul, (Nord), est une artiste et danseuse française, connue sous le surnom de Nadja.

Quand André Breton la rencontre dans la rue, le 4 octobre 1926, elle habite à l'hôtel du Théâtre, rue de Chéroy, face à l'entrée des artistes du Théâtre Hébertot situé sur le boulevard des Batignolles.
 

1937

  • Puis, par arrêté en date du 14 septembre 1937, M. le docteur Mondain, médecin-chef de service à l'hôpital psychiatrique autonome de Bailleul (Nord), a été affecté, sur sa demande, au poste de médecin-chef de service de l'hôpital psychiatrique départemental de Quimper (Finistère), en remplacement de M. le docteur Hacquard [Maurice Hacquard 1899-1981] 

  • Cet établissement également connu sous le nom d'hôpital psychiatrique Saint-Athanase* est alors dirigé depuis peu par le docteur Pierre Humbert [1905-1937], ancien interne des asiles de la Seine et précédemment médecin chef de l'asile de Plouguernevel, nommé médecin directeur par arrêté du 27 février 1937 en remplacement du docteur Lucien Lagriffe [1873-1959].

* Céline.
Un mois après avoir pris ses fonctions à Quimper, Mondain est confronté à une situation dramatique : « Le 18 octobre 1937, il écrit au préfet du Finistère : « J’ai le regret et la profonde tristesse de vous faire part du décès, survenu le 17 octobre, de M. le Docteur Humbert, Directeur-Médecin de l’Asile. ». « … le dimanche 17 octobre 1937 à midi, le Docteur Humbert a été trouvé, par sa femme et sa petite fille, pendu à l’espagnolette de la fenêtre centrale de son bureau … » [Le peintre-médecin. La médecine est un art]. Dans ces circonstances, Mondain est conduit à devoir assumer temporairement la double charge de la direction administrative et des fonctions de médecin de l'hôpital. Le 26 octobre 1937, Paul Mondain est nommé par le ministre de la santé, directeur par intérim de l’Hôpital psychiatrique. Il devient ensuite chef du service des « inéducables ».

1938

  • Début 1938, George Perrussel [1889-1966] est nommé médecin directeur. Mondain est alors responsable du « quartier Baume », tandis que son collègue George Perrussel est en charge du « Quartier-Neuf » et de la direction de l'établissement. Les relations entre les deux médecins semblent avoir été vite conflictuelles.

  • Mobilisé une première fois à Munich.

 

1939
1er septembre : mobilisé de nouveau à Lille.

Fait prisonnier au Touquet et transféré à Lübeck. Mondain profite de son incarcération pour écrire.

1940
3 septembre : le chef de la 4ème division, de la Préfecture du Finistère écrit que : « … le Docteur Mondain, lieutenant, médecin chef de service à l’Hôpital Psychiatrique de Quimper, est en captivité en Allemagne. Première Compagnie, Baraque 12, Oflag XC (Allemagne). »

1941
Septembre : 
• le médecin - lieutenant Mondain rentre de captivité et retrouve son poste à Quimper. Il écrit : « On est tous bien content d’avoir échappé à Monsieur EICHMANN  ».

• Mondain prend pour maîtresse, Cécile Carpe.

1942 
• 1er janvier au 18 mars : intérim de la direction de l’Hôpital psychiatrique de Quimper.

• 1er juin : Mondain héberge Céline sur la demande de Jacques Mourlet. 

• Exposition de tableaux et de céramiques à la galerie Saluden, Quimper.

1944
• 1er au 15 décembre : « Mont-Dain » expose de nouveau à la Galerie Saluden, 31 rue Saint-Mathieu à Quimper.

• Exposition à Lille. Nous n'avons aucune trace de l'exposition de Lille réalisée fin 1944.

1945 
• Mondain est photographié avec deux soldats américains, à Paris.

• Véra, l’épouse délaissée, regagne son pays natal avec Yves qu’il ne reverra plus jamais.

• Naissance d’un second fils, Thierry Carpe.

1946
6 septembre : depuis sa prison, Céline écrit à son épouse Lucette et évoque le docteur Mondain.

1947
23 avril : Céline écrit à Mahé  et réclame des nouvelles des Mondain, Mourlet et du docteur Desse.

 

1950
• 25 juillet : « l’Ouest matin » fait état d’un « scandale dévoilé de l’asile de Quimper » en raison de tensions entre le médecin-directeur de l’hôpital psychiatrique, le docteur Perrussel, et le docteur Mondain mais celui-ci est soutenu par la presse.

• 28 octobre: le ministre de la santé et de la population écrit au Préfet du Finistère prononçant simultanément la mutation du docteur Mondain à Limoges et l’admission à la retraite anticipée du docteur Perrussel.

1951
Janvier : le docteur Mondain prend la direction du service de psychiatrie de l’hôpital psychiatrique Naugeat à Limoges, devenu Centre hospitalier ESQUIROL, pour une durée de 14 ans.

1955
du 7 au 20 Mai : exposition à Toulouse, à la galerie Œuillet sous le pseudo de Paul Mars. 

1958
Séparation d’avec Cécile Carpe. 

1960
• Mondain réalise et compose du dessin en noir, des croquis d’audience au Palais de Justice de Toulouse et des premières pages magazine en couleur.

Il peint et expose plus souvent, au cours des années cinquante, dans plusieurs galeries toulousaines comme la galerie Maurice Œillet ainsi qu’au salon des Artistes Méridionaux. 

• Divorce d’avec Vera Gustaffson Gräns.

• 2 décembre : mariage avec Raymonde Schneider, éducatrice spécialisée chef de service de l’IMP de Limoges.

1962
Madame de Gaulle visite Naugeat, guidée par le docteur Mondain et son épouse. Charles de Gaulle est occupé par les suites de l’attentat dont il aurait pu être victime.

1963
4 février : naissance de Frédérique.

1964 
7 septembre : naissance de Florence.

1969
• 20 mars : divorce d’avec Raymonde Mondain. Raymonde reprend son nom de jeune fille, Schneider.


• Concubinage avec Françoise Chibois, interne dans le service du Dr Mondain. Leur adresse : 32 rue Wagner à Limoges. 


• 20 avril, Limoges : Mondain dédicace le livre qu’il a illustré pour Edouard des Courrieres : « ACCORDS ». Recueil de poèmes, avec accompagnement de Paul Mars. René Dessagne éditeur. Publi-Centre. Limoges.

 

1970
• Exposition à Toulouse, parrainée par Maurice Genevoix.

• Commande de l'état : la Piéta, de la nouvelle église d’Oradour sur Glane.

1981

  • 23 octobre : décès de Paul Mondain, à Limoges, à l’âge de 76 ans. 

  • « Un jour, une voiture est venue le prendre, sans défense, pour une destination lointaine, où il sera bien soigné. Maintenant la maison est vide comme une cage ouverte… » Henri Mahé.

Sur le docteur Mondain, qui « a vécu dans la passion de son art, privilégiant la peinture à la médecine. Il a réalisé plus de cinq mille œuvres, tableaux sur isorel, sur toiles, dessins, céramiques », voir le beau site consacré à sa vie et à son œuvre : Paul Mondain Artiste peintre.

 

Michel Caire, 2024

 

 


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